Bonjour à tous !!
Aujourd’hui c’est du côté du Théâtre Actuel La Bruyère que je guide vos pas pour vous faire découvrir un nouveau spectacle. Il s’agit de la pièce Le Huitième Ciel de Jean-Philippe Daguerre, mise en scène par l’auteur et interprétée par Florence Pernel, Bernard Malaka, Charlotte Matzneff, Antoine Guiraud, Marc Siemiatycki et Tanguy Vrignault.

L’Histoire : Agnès (Florence Pernel) a été pendant des années la bâtisseuse de grands buildings dans plusieurs pays européens; et elle décide, après à été couronnée de La Légion d’Honneur, de prendre sa pré-retraite. C’est à ce moment là que sa fille Jeanne (Charlotte Matzneff) a décidé de partir travailler aux Etats-Unis et que son mari Pierre (Bernard Malaka) prend la décision de la quitter, ne supportant pas de vivre en permanence avec elle. Seule et déprimée; elle se lie d’amitié avec Monsieur Bruant (Marc Siemiatycki), le jardinier de la maison. Celui-ci ayant des problèmes de santé; il va présenter à Agnès un couple de migrants géorgiens : Anna (Charlotte Matzneff) et Lasha (Antoine Guiraud); pour qu’Agnes les engage comme cuisinière et jardinier. Après un long moment de préjugés et de crainte; Agnès se met à avoir beaucoup de tendresse pour le couple et décide de les aider par tout les moyens possibles à éviter l’expulsion; au grand étonnement de tout son entourage. Lorsque celle qui a toujours regardé vers le ciel pour construire ses buildings rencontre ceux qui vivent à même le sol; les convictions, les privilèges tels que les tête à tête avec son assistant (Tanguy Vrignault), et les habitudes du passé volent en éclat pour laisser apparaître une lueur d’humanité, de combat et d’espoir en l’avenir…
Mon Avis : Après L’Occupation avec Adieu Monsieur Haffmann, les secrets de famille dans La Famille Ortiz et l’après-Guerre de son Petit Coiffeur; Jean-Philippe Daguerre signe ici une histoire différente des précédentes dans tout les points. Si dans ces pièces précédentes; l’émotion et le drame prenaient une place importante, accompagnés bien sûr d’un soupçon d’humour; dans Le Huitième Ciel, l’auteur nous offre avec une belle réussite une comédie sociale ou des personnes de vies et de milieux totalement opposés se retrouvent confrontés les uns aux autres et remettent en question toute leur vie et les préceptes face à des êtres sans avenir certain mais remplis d’espoir. L’écriture nous fait naviguer avec aisance entre l’émotion et l’humour de l’histoire de cette femme qui va remettre sa vie en cause (et en danger) avec la rencontre de ce couple de migrants.
L’interprétation des comédiens toute en simplicité et sincérité nous fait vivre cette histoire avec nos yeux, nos oreilles mais aussi avec le Coeur. Florence Pernel est tout simplement Belle dans ce personnage d’ex « working-girl » en pré-retraite qui se retrouvant toute seule va subir un choc émotionnel et idéologique face à ces deux êtres miséreux qui vont lui apporter l’attention et de tendresse dont elle avait besoin; allant jusqu’à faire vaciller son confort luxueux pour ce couple et contre la misère. Bernard Malaka est excellent dans le rôle de ce mari que l’on apprécie mais que l’on pourrait facilement détester face à ses préjugés et à son jugement suite aux décisions de sa femme; mais peut être que ce combat aura également des répercussions sur lui car malgré tout; l’amour de sa femme, même s’il ne la supporte plus, n’est peut être pas si disparu que ça. Charlotte Matzneff incarne avec beaucoup d’humour, de tendresse et d’émotion les personnages de Jeanne; la fille d’Agnes et Pierre vivant aux États-Unis, ayant toujours regretté de ne pas avoir eu l’attention nécessaire de la part de sa mère et qui va voir celle-ci se démener et affronter ses peurs pour ce couple, alors qu’elle ne le fait même pas pour sa famille; mais aussi Anna, hilarante dans ce rôle de femme paraissant froide et angoissante mais qui va s’ouvrir au contact d’Agnes et être très touchée par tout les actes faits par cette dernière pour les sauver elle et son mari de la misère et de l’expulsion. Antoine Guiraud est d’une belle douceur et tendresse dans le rôle de Lasha, réfugié passionné de jardinage, de films burlesque et de violon; partageant ses passions avec sa femme et cette nouvelle patronne; qui va autant changer leur vie qu’ils vont changer la sienne. Marc Siemiatycki incarne avec une profonde sympathie et douceur un monsieur Bruant adepte de poésie et fervent défenseur des migrants malgré sa maladie, au point de les faire engager chez sa patronne pour le remplacer et ne pas la laisser vivre seule; ainsi que l’ami avocat d’Agnes qui va tenter tant bien que mal de la raisonner dans sa folle quête de sauvetage de son couple de migrants. Vient clore cette excellente distribution le jeune et talentueux Tanguy Vrignault, qui interprète le « passe-temps » d’Agnès qui va aussi faire partie des « dommages collatéraux » de son changement radical de vie et d’état d’esprit au contact de Lasha et Anna.

Après 27 buildings et la pré-retraite; si la prochaine construction résidait à sauver un couple de la misère et de l’expulsion ? Si la rencontre entre ces deux « mondes » remettait toute son existence en question ? Courrez jusqu’au Huitième Ciel pour un délicieux moment de rire et d’émotion; d’humanité.
« Le Huitième Ciel » de Jean-Philippe Daguerre, mise en scène de l’auteur; avec Florence Pernel, Bernard Malaka, Charlotte Matzneff, Antoine Guiraud, Marc Siemiatycki et Tanguy Vrignault. Au Théâtre Actuel La Bruyère du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 16h30; jusqu’au 30 Décembre.


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