« Les Parents Terribles » au Théâtre Hébertot

Bonjour à toutes et tous;

Aujourd’hui je vais vous parler d’une pièce découverte il y’a quelques jours au Théâtre Hébertot. Il s’agit la pièce Les Parents Terribles de Jean Cocteau; mise en scène par Christophe Perton, avec Muriel Mayette-Holtz, Charles Berling, Maria De Medeiros, Émile Berling et Lola Créton.

L’Histoire : Dans la chambre d’un grand appartement parisien; Yvonne (Muriel Mayette-Holtz) attend impatiemment et désespérément son fils Michel (Émile Berling); qui a découché cette nuit. Son mari Georges (Charles Berling) et sa sœur Léo (Maria De Medeiros) restent impuissants à son état. Lorsque Michel réapparaît dans « la roulotte »; c’est pour annoncer à sa mère (qu’il appelle Sophie) qu’il a rencontré une jeune femme qu’il aime plus que tout, prête à quitter son amant pour vivre avec Michel; Madeleine (Lola Créton), qu’il souhaite présenter à toute la roulotte. Mais deux petits soucis se posent : Yvonne ne veut absolument pas entendre parler de cette rivale qui va lui voler son « Mike »; et l’amant dont Madeleine veut se débarrasser n’est autre que… Georges !! Tout ce petit monde a rendez-vous demain chez Madeleine; cette rencontre, où chacun a des sentiments forts pour les uns et les autres, va provoquer un tsunami dans la roulotte…

Mon Avis : Ce soir là au Théâtre Hébertot; ce fut une découverte intégrale. Je ne connaissais aucunement l’œuvre théâtrale de Jean Cocteau, ni le travail de metteur en scène de Christophe Perton. Et ce que je vis ce soir là sur scène fut très surprenant; à commencer par la plume de Jean Cocteau. D’une histoire de jalousie familiale et d’amour trop intense de chacun des protagonistes; l’auteur nous offre avec ces Parents Terribles une sorte de tragi-comédie moderne et intemporelle. En effet aucune marque temporelle nous précise à quelle époque ni en quelle année cette histoire se passe; la pièce ayant d’ailleurs pour simple indication temporelle « À Paris; de nos jours ». Le texte de Jean Cocteau à cette capacité de pouvoir faire vivre à cette comédie dramatique à n’importe quelle époque, n’importe quelle année; et si la pièce se joue à l’étranger, dans n’importe quelle langue et n’importe quelle ville. Sa description de ses personnages, de leurs personnalités et de leurs démons intérieurs nous met face à des gens qui s’aiment; qui s’adorent trop et qui sont prêts à tout pour garder ou récupérer l’amour de l’autre, le tout dans une écriture finement ciselée.

La mise en scène de Christophe Perton a un côté spectaculaire par l’ampleur du décor et également par les musiques, lumières et images projetées tout au long de cette comédie dramatique familiale. Ce microcosme familial, surnommé « La Roulotte », prend toute sa vie dans les moindres détails; y compris dans les changements de décors. La fin du 3eme Acte (et donc de la pièce) nous donne la sensation d’être transportés dans la tête d’Yvonne et de tout ce qu’il lui passe dans la tête; illustré par des projections sur les murs de dessins de Jean Cocteau lui-même.

Quant à l’interprétation des comédiens; elle est exactement comme la pièce qu’ils défendent : elle oscille brillamment entre la comédie et la tragédie. Muriel Mayette-Holtz nous offre une réelle performance de folie, de tristesse et d’amour profond avec son incarnation d’Yvonne; cette mère beaucoup trop amoureuse de son fils au point d’exploser à la découverte de cette « rivale » et de s’enfoncer petit à petit dans la démence. Charles Berling est un parfait Georges; qui dans sa situation semble sorti d’une farce de Feydeau mais dans son interprétation la transforme en tragédie grecque ou racinienne. Maria De Medeiros est parfaite dans le rôle de Léo; cette sœur subvenant aux besoins de la roulotte et qui bien qu’effacée dans cette maison, a bien plus de pouvoir et d’ambition qu’elle veut bien le paraître. Émile Berling et Lola Créton complètent avec toute l’énergie et la fougue nécessaire pour incarner ce jeune couple amoureux avec passion mais avec chacun d’eux un carcan les empêchant de s’aimer intensément : une mère trop fusionnelle pour le premier, et un amant pour la seconde; qui est aussi le père du premier.

Des histoires de famille et d’amour(s) tournées à la tragi-comédie, portée par une très forte distribution; voilà ce qui vous attend avec ces Parents Terribles. Venez passer une soirée aux côtés d’Yvonne, Georges, Léo, Michel et Madeleine; cela vous fera peut-être penser à des membres de votre famille…

« Les Parents Terribles » de Jean Cocteau; mise en scène de Christophe Perton, avec Muriel Mayette-Holtz, Charles Berling, Maria De Medeiros, Émile Berling et Lola Créton. Au Théâtre Hébertot jusqu’au 30 Avril; du mercredi au samedi à 20h30, le samedi à 15h et le dimanche à 15h30.

Réservation : https://www.theatrehebertot.com/spectacle/les-parents-terribles

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :