Bonjour à tous;
Aujourd’hui je vais vous parler d’une pièce se jouant en ce moment au Théâtre Montparnasse. Il s’agit d’Albert et Charlie; une pièce écrite par Olivier Dutaillis, mise en scène par Christophe Lidon et interprétée par Daniel Russo, Jean-Pierre Lorit et Elisa Benizio.

L’Histoire : Tout le monde connaît Charlie Chaplin (Jean-Pierre Lorit) et Albert Einstein (Daniel Russo). Ces deux géants dans chacun de leur domaine se sont rencontrés pour la première fois le 30 Janvier 1931, lors de la venue d’Albert à l’Avant-Première des Lumières De La Ville. Mais ce ne fut peut être pas la seule rencontre de ces 2 grands noms… Entre 1938 et 1952 aux États-Unis, sous l’œil pétillant d’Hélène (Elisa Benizio), la secrétaire et gouvernante d’Albert; les deux hommes vont se retrouver face à face pour échanger, mais aussi s’affronter, sur trois événements importants de cette période; dans lesquels l’un ou l’autre se retrouva confronté…
Mon Avis : Imaginer trois rencontres entre ces deux géants que sont Albert Einstein et Charlie Chaplin était une idée intéressante de la part d’Olivier Dutaillis; ainsi que les voir s’admirer tout en se faisant face sur des sujets forts dans lesquels l’un ou l’autre joua un rôle important. Mélanger une admiration et des divergences d’idéaux apporte une certaine dose d’intensité dans ce « rapport de force » d’idéologie; mais j’aurais aimé et espéré beaucoup plus d’intensité, de force, d’affrontement entre ces deux géants, surtout sur des thèmes comme le nazisme ou la bombe atomique. Là nous sommes plus sur de un rapport d’admiration que sur un débat d’idée et un réel affrontement entre ces deux géants.
La mise en scène de Christophe Lidon est d’une réelle beauté; une sorte de mélange entre réalité et onirisme où les étoiles se mélangent aux formules d’Einstien et où la lune se balance face à nous de droite à gauche tel un pendule passant devant un écran circulaire qui fait office d’indicateur temporel et de saison avec comme point fixe la maison d’Einstein; mais également de projecteur d’images qui, bien que paraissant venir de l’esprit et l’imagination de celui qui parle, deviendra des faits réels quelques années plus tard.

On ne peut que saluer la performance des trois comédiens qui donnent ou redonnent vie aux trois protagonistes de ces rencontres. Même s’ils ne ressemblent ni à Einstein ni à Chaplin; Daniel Russo et Jean-Pierre Lorit nous offrent deux belles versions de ces deux géants. Par un tignasse de cheveux blancs hirsutes et décoiffés et une moustache tout aussi blanche et bine fournie; Daniel Russo nous offre un attendrissant Albert, vieillissant et un peu perdu dans sa tête depuis la disparition de sa femme, allant jusqu’à mélanger les films de Chaplin avec ceux des autres grands noms du cinéma de la même époque; mais gardant de sa lucidité et de sa conviction pour défendre ses opinions et ses idéaux. Jean-Pierre Lorit s’amuse et met toute sa verve et sa passion au service de Charlie; prêt à défendre l’idée inconcevable de son prochain film, tout en amusant Hélène qui est fan de lui et en disant ce qu’il pense de la Bombe à Albert; et en s’inquiétant sur l’avenir à cause de cet exil subit et sur la santé de son ami. Elisa Benizio apporte beaucoup de douceur, de lumière, d’humour et de vie au personnage d’Hélène, la gouvernante d’Albert qui voue une telle admiration à Charlie. Elle sera non pas l’arbitre qui va donner tort ou raison à l’un ou à l’autre; mais plutôt celle qui remet un peu les pieds sur terre (à coup de citronnade) à ces deux génies tutoyant les étoiles; car, bien qu’ils soient des sommités dans leurs domaines respectives, ils sont avant tout des hommes qui s’admirent mutuellement et qui doutent en permanence; que ce soit de l’Homme ou d’eux-mêmes.

Si Chaplin et Einstein s’étaient vraiment autant rencontrés; seraient ils restés face à face à s’admirer en se jetant des fleurs; ou au contraire se seraient t’ils dit ce qu’ils avaient en eux sur les événements qui ont influencé leur vie et leur carrière. Du nazisme au Maccarthysme, en passant par la bombe atomique; ces deux êtres qui n’avaient pas de raison de se rencontrer vont lier une tendre amitié qui aura un impact sur leur vie future…
« Albert et Charlie » d’Olivier Dutaillis; mise en scène de Christophe Lidon, avec Daniel Russo, Jean-Pierre Lorit et Elisa Benizio. Au Théâtre Montparnasse jusqu’au 7 Mai; du mardi au samedi à 21h et les dimanches à 15h30.
Réservation : https://www.theatremontparnasse.com/albert-et-charlie/
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