Bonjour à tous !
Aujourd’hui je vais vous parler d’une pièce qui, après un succès à Avignon lors du dernier festival, fit un succès au Théâtre Le Lucernaire. Il s’agit de Dom Juan de Molière, mis en scène et interprété par Tigran Mekhitarian; avec Marie Mahé, Théo Askolovitch et Arthur Gomez.

L’Histoire : Dom Juan (Tigran Mekhitarian), jeune séducteur impénitent, s’est enfui après avoir fait sortir du couvent et séduit la jeune Dona Elvire (Marie Mahé). Accompagné de son valet Sganarelle (Théo Askolovitch); Dom Juan continue à séduire et à provoquer à tout va, comme inciter un homme pauvre mais pieux (Arthur Gomez) à jurer où bien séduire deux jeunes filles (Marie Mahé et Arthur Gomez) du même village en leur promettant le mariage. Mais le danger guette le jeune séducteur, au prix des avertissements de son valet et de son père (Arthur Gomez). Et lorsque malgré tout on continue de se jouer de tout et avec le feu; le retour de flamme risque de brûler la vie du jeune homme…
Mon Avis : Vouloir moderniser ce classique de Molière est un exercice assez périlleux qui peut soit plaire soit être détestée. Et là il est indiscutable et incontestable que l’adaptation et mise en scène de Tigran Mekhitarian est une totale réussite. Mélanger Molière et le rap, les vers du maître et le langage urbain de notre époque est un défi compliqué à relever sans s’attirer les foudres; et le défi est un réel succès. Son adaptation et sa mise en scène est drôle, forte, rythmée, lumineuse et percutante; à tél point qu’elle attire et réconcilie tout les âges vers le théâtre classique mais modernisé.
Son interprétation de Dom Juan est très drôle; Tigran nous montre également son talent de comédien. Il arrive à toucher et faire avec un simple regard (en plus des dialogues avec tout les personnages); à tel point que dans certaines scènes, son jeu par le regard m’a fait penser à celui de Charlie Chaplin. Marie Mahé alterne avec talent et justesse la noirceur, le désespoir, l’humour et l’émotionen alternant plusieurs personnages tél que Doña Elvire, Charlotte (la petite paysanne que Dom Juan séduit après son naufrage) et l’un des frères de Doña Elvire à la poursuite de Dom Juan pour venger sa sœur. Théo Askolovitch est un parfait Sganarelle, drôle à souhait dans ce rôle de meilleur ami « serviteur » qui va se retrouver dans 1001 conflits (j’exagère un peu 🤏) par respect pour son maître; et Arthur Gomez enchaîne les rôles hilarants et tendres avec un réel brio; entre Le père de Dom Juan, la petite Mathurine, le tendre Pierrot et le pauvre mendiant pieux que Dom Juan incite à jurer contre de l’argent. Chacun d’eux nous montre durant 1h20 le large éventail de leur talent, et que les mots de Molière (même adaptés) ont encore écho à notre époque.

Un quatuor de jeunes comédiens tout ce qu’il y’a de plus talentueux au service des Mots du Maître Molière, remis au goût du jour et qui donne envie aux plus jeunes de venir redécouvrir le théâtre et surtout le théâtre classique. Espérons que ce Dom Juan ainsi que les autres adaptations de Tigran Mekhitarian viennent ou reviennent pour plus longtemps à Paris pour que jeunes et vieux puissent découvrir les talents de ce jeune homme, son audace et sa manière de rendre hommage aux belles œuvres du théâtre classique et à Molière.
« Dom Juan » de Molière; adaptation et mise en scène de Tigran Mekhitarian, avec Marie Mahé, Tigran Mekhitarian, Théo Askolovitch et Arthur Gomez.
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