Bonjour à tous !!
Aujourd’hui c’est au Théâtre de La Michodière que Les Chroniques vous emmènent, pour vous parler de Lorsque L’Enfant Paraît. Il s’agit d’une pièce d’André Roussin (La voyante; Un Amour Qui Ne Finit Pas; La Mamma; Bobosse,…), mise en scène et interprétée par Michel Fau; avec Catherine Frot, Agathe Bonitzer, Quentin Dolmaire, Hélène Babu, Sanda Codreanu et Maxime Lombard.

L’Histoire : 1951 : Charles Jacquet (Michel Fau), sous-secrétaire d’état attaché au ministère de la famille; rentre chez lui heureux de cette séance à l’assemblée car il a réussi à faire voter deux lois : la première pour l’obtention de la fermeture des maisons closes; et la seconde pour l’augmentation des peines sur les délits d’avortement; dont il est absolument contre sa légalisation. Mais ce qui l’attend chez lui va lui faire passer son bonheur : sa femme Olympe (Catherine Frot) lui annonce qu’elle est enceinte (à son âge; comme il le lui rappelle); et son fils Georges (Quentin Dolmaire) lui avoue qu’il a mis enceinte Natacha, la secrétaire de son père !! Ajoutez à cela sa fille Annie (Agathe Bonitzer) qui craint que ces deux grossesses nuisent à son mariage, un père (Maxime Lombard) qui préfère faire son testament en l’honneur de ses petits enfants, une bonne (Sanda Codreanu) tombant enceinte elle aussi et un fantôme du passé de Charles (Hélène Babu) venant lui rappeler des souvenirs de jeunesse; le couple Jacquet va vivre des semaines mouvementées, où même les solutions les plus improbables vont venir aux esprits de chacun…
Mon Avis : J’avais déjà vu la pièce il y’a quelques années, interprétée par les talentueux et regrettés Guy Tréjean et Marthe Mercadier dans le rôle du couple Jacquet. Là, quelques années après et l’âge passant; je redécouvre complètement la pièce, et ce grâce à la mise en scène de Michel Fau. Dans un décor fait de couleurs éclatantes qui peuvent autant nous faire penser que nous sommes face à une situation familiale dans une époque du passé ou dans une situation actuelle à notre époque; mais dans un autre monde. Car les mots d’André Roussin dénonçant le ridicule des mentalités et les bassesses de la bourgeoisie des années 50 ont encore un écho très fort plus de 70 ans plus tard. On rit du ridicule de la situation pour le couple, on rit de ce qui tombe sur le dos de Charles; mais les mots de l’auteur, même s’ils datent d’un autre temps, peuvent encore stupéfaire à notre époque.

Michel Fau nous offre une mise en scène tout en luminosité, en rythme cadencé et en éclats de rire; et son duo avec Catherine Frot (déjà fort réussi dans Fleur De Cactus) n’en est qu’encore plus hilarant dans cette pièce. Lui incarne avec perfection ce personnage politique imposant, froid et austère sur qui tombe une avalanche de catastrophes (à ses yeux) et allant même jusqu’à imaginer le pire dans la situation de sa femme; Elle est juste parfaite dans son rôle de femme d’un certain âge un peu très asservie à son mari, se retrouvant soudainement enceinte et ne sachant absolument pas quoi dire ni faire; autant pour son cas personnel que dans le cas de ses enfants.
Agathe Bonitzer est juste excellente dans ce personnage de fille aussi bourgeoise que ses parents; qui voit d’un très mauvais œil la grossesse de sa mère et le fait que son frère ait mis enceinte la secrétaire de son père, surtout pour son futur mariage avec un garçon de bonne famille très à cheval sur les Principes. Elle est l’opposée total de son petit frère, interprété par Quentin Dolmaire. Si la sœur est une personne plutôt réservée et aux idées et principes aussi « bourgeois » que ses parents; le frère est le contraire total : un véritable électron libre avec les idées de son époque; un peu trop électron libre d’ailleurs à mon goût. Les mimiques et les grimaces desservent plus le personnage et lui donne un côté beaucoup trop « enfant bêbête » alors que ses idées sur la vie lui donner un côté « marginal » libre de sa vie, de ses choix et avec une mentalité allant dans le sens de l’avenir; en opposition total avec celle, rétrograde, de ses parents et de sa sœur.
Le reste de la distribution : Sanda Codreanu, Hélène Babu et Maxime Lombard; complètent avec beaucoup d’humour, de douceur et d’humanité ce joli petit tableau de famille en y apportant des aiguilles supplémentaires dans la meule de foin familiale : le grand-père (Maxime Lombard) avec ses idées sur la naissance passé un certain âge des parents et son choix de testament; la bonne (Sanda Codreanu) en annonçant à son tour deux nouvelles à son employeuse pour en rajouter à cette situation déjà compliquée pour Olympe; et une dame nommée Madeleine Lonnant (Hélène Babu) revient du passé du père, lorsque celui était étudiant, pour lui annoncer une forte nouvelle; et lui faire comprendre d’une manière un peu détournée que les décisions prises au nom de la réputation et des bonnes mœurs ne sont pas nécessairement les plus « humaines », et qu’il n’est pas plus mal de ne pas les accomplir…

Une très belle distribution pour une pièce qui malgré son âge, ne perd pas de toute sa verve et de humour, malgré son sujet. Un petit tour du côté de la Michodière; et vous rirez avec les tribulations de la Famille Jacquet…
« Lorsque L’Enfant Paraît » d’André Roussin, mise en scène de Michel Fau; avec Catherine Frot, Michel Fau, Agathe Bonitzer, Quentin Dolmaire, Sanda Codreanu, Maxime Lombard et Hélène Babu. Au Théâtre de La Michodière jusqu’au 31 Décembre; du mardi au samedi à 20h + les samedis à 16h et les dimanches à 15h30.
Réservation : https://www.michodiere.com/evenement/lorsque-lenfant-parait/
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