Bonjour à tous;
Entre Paris et Avignon (pendant Le Festival), mon Cœur balance. Et aujourd’hui je vais vous parler d’une pièce vue au détour du Théâtre Essaion. Il s’agit de Mademoiselle C., mis en scène par Marcel Hettak et écrit et interprété par Maude Sambuis.

L’Histoire : Dans son atelier dans la maison familiale, Camille Claudel (Maude Sambuis) s’amuse à croquer son frère Paul en lui racontant ses envies et ses ambitions : Monter à Paris et Entrer aux Beaux-Arts, alors interdit aux femmes. Qu’à cela ne tienne; Camille monte à Paris et crée son atelier avec d’autres femmes et se met à sculpter. Elle entreprend des études de sculptures pour se perfectionner, et devient l’élève d’Auguste Rodin, son modèle, sa muse puis sa maîtresse. La passion et le culte qu’elle voue à Rodin ne l’empêche pas de continuer et à se perfectionner dans la sculpture; au point que l’élève se met à devenir plus talentueuse que le maître. À leur rupture (Rodin préférant rester avec sa femme Rose Beuret), Camille est contrainte d’avorter clandestinement, se met petit à Petit à être oubliée de ses mécènes et de tout ceux qui trouvait ses œuvres magnifiques et son atelier est fréquemment cambriolé et ses sculptures volées. Pensant que Rodin est responsable de tout ses malheurs; celle-ci sombre dans la dépression et la paranoïa. Sa famille profitera; à la mort du père de Camille, seul personne l’ayant toujours soutenue et protégée, pour la faire interner à l’asile de Ville-Evrard; dans lequel elle mourra, 30 ans plus tard…
Mon Avis : Dans cette petite salle en pierre du Théâtre Essaïon; nous avons la sensation d’être dans les ateliers de Camille, qu’ils soient à Paris ou dans la demeure familiale où tout commença. Et c’est une Mademoiselle C. forte, battante et passionnée qui apparaît; pour se transformer ensuite en une Camille envoûtée et amoureuse de son mentor , mais toujours happée par la sculpture; pour finir hélas sur une Camille Claudel désespérée, dépouillée et abandonnée de tous (y compris de sa famille) sombrant dans la dépression et la paranoïa. Mademoiselle C. est un véritable tour de force, de tendresse et d’émotion, magnifiquement mis en scène et illustré (un grand bravo à Pascal Cataye pour toutes ces belles animations et illustrations; les sublimes musiques de Mauricio Lozano; les chorégraphies d’Emmanuelle Pépin, les décors et accessoires de Bénédicte Leturcq, Isabelle Paya et Maud Pinet qui nous donnent la sensation d’être non pas spectateur d’une pièce; mais de la vie entière de Camille).
Et que dire de la plume et de l’interprétation de Maude Sambuis,qui nous offre sur le papier comme sur scène une Camille Claudel d’une passion et d’une force sans frontières qui n’avait peur de rien; même pas de se battre pour entrer dans un domaine « d’hommes ». Féministe avant l’heure, elle se battait à sa manière pour que les femmes aient là même reconnaissance que les hommes. Maude nous livre toutes les facettes de Camille Claudel, avec une telle douceur, une telle puissance et une petite dose d’humour nécessaire pour nous faire découvrir une Camille nature, pourvue de failles malgré la force qu’elle transmet; failles qui vont s’agrandir au fil de sa vie avec Rodin, tant que cette passion et cette admiration sans bornes la mènera à sa destruction et à sa perte.

Une Mademoiselle C. qui vous touche en plein cœur, et ce grâce à une écriture et une interprétation d’une profondeur et d’une émotion sans faille et très forte. Encore un immense Bravo à Maude Sambuis et à toute son équipe; et espérons que cette Vision de Camille Claudel continuera à nous captiver et à faire son petit (grand) bonhomme de chemin…
« Mademoiselle C. » de Maude Sambuis, mise en scène de Marcel Hettak, animations et illustrations de Pascal Cataye, Musiques de Mauricio Lozano, Chorégraphies d’Emmanuelle Pépin, Décors et Accessoires de Bénédicte Leturcq, Isabelle Paya et Maud Pinet; interprétée par Maude Sambuis. Au Théâtre de l’Essaïon jusqu’au 16 Octobre les jeudis, vendredis et samedis à 19h30.
Réservation : https://www.essaion-theatre.com/spectacle/756_.html
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