Bonjour Toutes et Tous !
Aujourd’hui je vais vous parler d’un classique; car oui à Avignon j’ai aussi assisté à quelques représentations de « classiques » durant ce Off. Je vais vous parler du Dom Juan de Molière; mis en scène par Jean-Philippe Daguerre, et interprétée par les membres du Grenier De Babouchka : Simon Larvaron, Teddy Melis, Vanessa Cailhol, Gregoire Bourbier, Charlotte Ruby, Nathalie Kanoui, Tonio Matias et André-Marie Mazure.

L’Histoire : Dom Juan (Simon Larvaron) est un séducteur invétéré et aux idées très subversives sur les femmes et l’Amour; au grand Dam de son valet Sganarelle (Teddy Melis). Fuyant le plus loin possible Elvire (Vanessa Cailhol), jeune femme qu’il a détourné de sa passion religieuse et de son couvent pour l’épouser, Dom Juan arrive en ville où il s’amuse à mentir afin d’attirer dans ses filets une jeune paysanne (Charlotte Ruby), promise à un autre. Durant sa fuite, il incite un mendiant (Grégoire Bourbier) très pieux à jurer contre une pièce d’or pour prouver à Sganarelle que l’on peut tout acheter, même la piété; mais le mendiant préfère rester pauvre et fidèle à Dieu. De retour en ville; il devra aussi affronter sa mère (Nathalie Kanoui) qui vient lui reprocher sa vie, son comportement envers les femmes et le déshonneur qu’il apporte à sa famille. Le Lendemain, Dom Juan avoue à sa mère que ses révélations ont chamboulé son esprit et qu’il souhaite retrouver la confiance de celle-ci en devenant un homme de bien; ce qui émeut sa mère, ainsi que Sganarelle. Mais à peine cette première partie; Dom Juan fait volte-face et avoue ouvertement à son valet que ce n’était qu’un jeu pour donner à sa mère ce qu’elle souhaitait entendre. Après un dernier affrontement avec son valet; Dom Juan périra par là où il a péché…
Mon Avis : Tout le monde connaît ce grand classique de Molière sous toutes ses coutures; donc il est très difficile au fil du temps et des siècles, d’en créer une version différente qui, n’allons pas jusqu’à dire qu’elle ferait oublier les précédentes, tirerait son épingle du jeu et laisserait une marque sur ce grand classique du théâtre français. Et bien l’adaptation et la mise de Jean-Philippe Daguerre fait partie de celles-ci ! Déjà le cadre, l’univers dans lequel il décide de faire déambuler son Dom Juan et toute sa cohorte est innovante : Le Cirque ! Tout une atmosphère circassienne entoure l’histoire de cette homme s’amusant à séduire à tour de bras et à « imposer » son mode et sa vision de la vie; malgré les conseils, la pureté et l’innocence de tout ceux qu’il rencontrera dans son « voyage ». De la musique et du chant en live (bravo à Charlotte Ruby,Tonio Matias et André-Marie Mazure de transporter et guider tout le public durant près d’1h30 avec tout ces instruments et ces délicieuses musiques, composées par Petr Ruzicka); de la danse (chorégraphiée par Mariejo Buffon) des numéros de mimes et de clowns (brillants et étincelants costumes de Corinne Rossi) un décor absolument sublime (sur une scénographie signée Sophie Jacob); voilà tout ce qui sert d’écrin et de fondations à ce Dom Juan hors du « commun ». Mais même si les fondations sont solides; il faut maintenant une distribution, une équipe aussi forte et solide que l’histoire et les personnages qu’ils défendent. Et de ce côté là; c’est aussi un sans faute. Simon Larvaron est un parfait Dom Juan, tout en charisme, puissance, charme et orgueil. Teddy Melis et tout simplement brillant en Sganarelle, à mi-chemin entre le clown et Charlie Chaplin, mais avec une puissance comique et dramatique extraordinaire. Vanessa Cailhol nous offre une Elvire tout en douceur et en émotion; blessée dans sa chair et son cœur par un Dom Juan qu’elle aimait plus que tout, même plus que Dieu. Grégoire Bourbier alterne avec Art et Qualité les rôles de Gusman, valet de Doña Elvire; le Brave et jaloux Pierrot, qui ne voit pas d’un très bon œil ce noble qui tourne autour de sa promise; ainsi qu’un pauvre mendiant torturé entre sa foi en Dieu l’appât du gain fomenté par Dom Juan. Charlotte Ruby nous montre encore l’immense palette de son talent : la comédie et le chant (que j’eus le plaisir de découvrir il y’a quelques années dans La Poupée Sanglante); mais aussi ses talents d’instrumentiste, notamment au violoncelle et au xylophone. Et Nathalie Kanoui complète avec un immense et intense émotion cette équipe avec le personnage de Doña Louisa, transposition de Dom Luis, père de Dom Juan; mère vêtue telle une Madame Loyale ou une Dresseuse de Fauves, dépassée par les frasques de son fils, qui lui hélas ne l’écoute qu’à peine.


Une subtile et sublime adaptation et transposition de ce classique du théâtre Français; entourée par une équipe de création à l’imagination débordante et une distribution tout ce qu’il y’a de plus brillante et lumineuse; à la même image que ce décor où les amours et les croyances s’affrontent et se fissurent…
« Dom Juan » de Molière; mise en scène de Jean-Philippe Daguerre, scénographie de Sophie Jacob, Lumières d’Idalio Guerreiro, Costumes de Corinne Rossi, Création et Direction Musicale de Petr Ruzicka, Chorégraphies de Mariejo Buffon; avec Simon Larvaron, Teddy Melis, Vanessa Cailhol, Gregoire Bourbier, Charlotte Ruby, Nathalie Kanoui, Tonio Matias et André-Marie Mazure.
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