« Leboncoin Du Feu » Au Théâtre du Train Bleu : Ode Au Kitsch

Bonjour à toutes et tous !

Lady H vous livre aujourd’hui son premier article sur le Festival Off d’Avignon. Une édition qui s’annonce d’une belle fréquentation et avec des salles pleines d’ambiance. C’était tout du moins indéniablement  le cas pour la représentation à laquelle elle a assisté au Train Bleu de Leboncoin du feu, de Camille Daloz et du collectif Le Cri Dévot

L’Histoire : Camille Daloz nous accueille avec des plaids au coin du feu vidéoprojeté et nous annonce d’emblée : « ce n’est pas un spectacle », « c’est un date géant ». Au Train Bleu, dans cette salle intimiste, on apprend en effet à connaître un artiste faussaire : un homme qui se fait appeler Pomelopop sur Leboncoin pour acquérir les pires objets du net, mais surtout pour entrer en contact avec les vendeurs. Une rencontre de plusieurs solitudes, celle de ces êtres dont on n’aperçoit de la vie qu’un objet absurde (tableau en crochet, tête coco, sculpture animalière…), mais aussi celle de l’artiste compulsif qui se réinvente en ligne – et veut absolument nous refiler son numéro de téléphone et son OnlyFans

L’Avis de Lady H :

 De ces « pranks » en ligne, sortent des échanges absurdes, comiques, émouvants parfois. L’auteur et interprète nous touche par l’exposition impudique de ce qu’il est, car la dimension autobiographique est indéniable. Il nous partage même les photos les plus cringe de son adolescence. 

Peut-on séduire avec le pire de soi, avec le plus kitsch, qui, au fond, est peut-être ce que nous sommes vraiment ? 

Camille Daloz sait, en tout cas, que c’est sans doute la manière la plus efficace de se rencontrer, et il ne transige pas sur l’authenticité dans ses rapports avec les autres. Il n’a pas un besoin pathologique de séduire – qui pousse à ne montrer que les meilleurs parts de soi – il a un besoin de rencontres, et de rencontres vraie. 

Au fond, je dirais que c’est un spectacle sur le kitsch. Et le kitsch peut, derrière son apparente trivialité, avoir une dimension philosophique. Comme l’analyse Kundera dans L’Insoutenable légèreté de l’être : « Avant d’être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c’est la station de correspondance entre l’être et l’oubli ». Le kitsch a aussi la vertu de tous nous réunir, et pour cette raison, ça mérite de s’y arrêter un moment. 1h00 par exemple…

« Leboncoin du feu », c’est les jours impairs pendant le Festival Off d’Avignon au Train Bleu, à 11h, du 5 au 23 juillet 2025. Mise en scène et interprétation de l’auteur, Camille Daloz, avec la collaboration artistique de Mélanie Besombes et d’Emmanuelle Bertrand, et les lumières de Léa Mastrovito. 

Réservations : https://theatredutrainbleu.fr/festival-2025/leboncoin-du-feu/


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