Bonjour toutes et tous !!
Aujourd’hui, Lady H vous parle d’un spectacle vu et aimé au Festival Off : attention, il ne vous reste que deux dates pour le découvrir, en attendant une future programmation parisienne. Il s’agit de Gary Devant Soi; une pièce de Vincent Gaillard, mise en scène et interprétée par Xavier Lemaire; avec Laurence Porteil et Barthélémy Héran

L’Histoire : En 1973, Romain Gary (Xavier Lemaire) informe Jean Seberg (Laurence Porteil) de son intention de berner le tout-Paris littéraire en publiant son nouveau roman sous le pseudonyme d’Émile Ajar, son avatar d’écrivain débutant. Bientôt dépassé par le succès de la créature qu’il a engendrée, et malgré les mises en garde d’une Jean Seberg se débattant avec sa mélancolie, Gary pousse d’un cran la mystification en demandant à son cousin Paul Pavlovitch (Barthélémy Heran) d’incarner Ajar aux yeux du public et de la critique…
L’Avis de Lady H : Gary devant soi est l’histoire revisitée par Vincent Gaillard de la plus folle imposture littéraire,celle de Romain Gary, prix Goncourt 1956, puis de nouveau prix Goncourt en 1974 pour La vie devant soi sous le pseudonyme d’Emile Ajar.
Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Gary à se réinventer ainsi ? C’est la question que se pose l’auteur de la pièce, Vincent Gaillard, qui nous plonge dans la psychologie d’un écrivain qui se sent en bout de course – ou qui se persuade que la critique le perçoit ainsi. Gary, le graphomane qui publie depuis trente an un roman par an, cherche à se réinventer. Ce qui n’était qu’une expérience littéraire va virer à une imposture en bonne et due forme, de laquelle il fera naître cinq romans.
Le pari est réussi, on est dans la tête, dans le style, aussi, de Gary. La pièce avance avec des allures de thriller, roman après roman. On suit également l’errance psychologique de Jean Seberg, qui, bien que divorcée de Gary, partageait encore sa vie, et probablement ses secrets. La scénographie, qui se concentre sur le bureau de Gary, offre un vase clos dans lequel les trois personnages s’affrontent. Et les trois comédiens sont excellents, rendant hommage à ces figures qui se cherchent une identité.
L’idée de placer cette histoire au théâtre est d’autant plus pertinente qu’elle fait écho à un certain désir de théâtre de Gary. Lui, qui dit qu’on n’a jamais voulu jouer ses pièces qu’on trouvait trop bavardes, se fait ici metteur en scène de son Emile Ajar, personnage qu’il crée de toute pièce et fait incarner par son petit cousin, Paul Pavlovitch, jusqu’à lui dicter ses répliques et contrôler sa gestuelle.

« En général, les auteurs écrivent des histoires, pas des écrivains » – Robert Gallimard dans Gary devant soi.
« Gary Devant Soi » de Vincent Gaillard; mise en scène de Xavier Lemaire assisté de Delphine Guillaud, Costumes de Christine Vilers, Scénographie de Caroline Mexme; avec Barthélémy Heran, Xavier Lemaire et Laurence Porteil. Au Théâtre du Balcon à 15h jusqu’au 21 Juillet.
Réservation : https://www.theatredubalcon.org/festival/festival-gary-devant-soi/


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