« Je M’Appelle Adèle Bloom » au Théâtre du Troisième Type (3T)

Bonjour à tous !!

Aujourd’hui; Lady H va vous parler d’une pièce de théâtre découverte lors d’une représentation exceptionnelle. Il s’agit de Je M’Appelle Adèle Bloom; écrite et mise en scène par Franck Harscouët, interprétée par Armelle Deutsch, Sophie-Anne Lecesne, Philippe D’Avilla et Laura Elko.

L’Histoire : Un hôpital psychiatrique dans le Canada des années 50. Adèle Bloom (Armelle Deutsch), aspirante écrivaine, est internée dans le pavillon le plus clément, celui des malades qui ne posent pas trop de problèmes. Là, elle rencontre notamment Rosemary Kennedy (Laura Elko), internée célèbre par sa famille, qui a subi une lobotomie expérimentale et reste mutique depuis, seulement capable de s’exprimer au travers d’une poupée qui devient son double troublant et poétique. A l’époque où les expérimentations médicales barbares fleurissent dans les hôpitaux psychiatriques, Adèle essaiera de se rebeller et de conserver son identité, notamment grâce à l’écriture et à l’amitié. Sera-t-elle, elle aussi, victime d’expérimentations déshumanisantes ?

L’Avis de Lady H : Ce spectacle mêle des personnages historiques (Rosemary Kennedy, sœur de JFK, et le médecin tristement célèbre Walter Freeman, inventeur de la lobotomie transorbitale) avec des personnages de fiction, comme le personnage principal, Adèle, inspirée notamment par Adèle Hugo. L’écriture et la mise en scène de Franck Harscouët produisent ainsi un récit inédit et touchant sur le traitement des maladies mentales et l’obscurantisme de pseudo théories scientifiques. On y trouve également un vibrant appel à la création.

Je m’appelle Adèle Bloom est un spectacle total, car chaque élément technique sert à rendre cet univers un peu plus tangible et à nous transporter dans ce Canada des années 50, notamment par un travail sur les couleurs, créant une atmosphère unique, à la fois datée et intemporelle, réaliste et propice à l’expression de la psychose. La scénographie, les lumières, mais également et surtout l’incarnation magistrale d’Armelle Deutsch nous amène dans la paranoïa et l’imaginaire d’Adèle. Les autres comédiens ne sont pas en reste : Sophie-Anne Lecesne qui incarne tour à tour la terrible Miss Wilbord, infirmière en chef sadique, et Poppie, amie et soutien d’Adèle, ou encore Philippe d’Avilla qui donne vie à Walter Freeman, soucieux de justifier ses expérimentations barbares, et enfin Laura Elko, la Rosemary Kennedy du spectacle, présence mutique, musicale et poétique.

Finalement, que ce soit les malades psychotiques ou les médecins, tous sont les jouets de leurs délires et de leurs pulsions destructrices, et je finirai en citant cet extrait du spectacle :

« Walter : Vous n’avez pas honte ?

Adèle : La honte n’est pas un sentiment suffisamment fort pour vous empêcher de faire quoi que ce soit. »

« Je m’Appelle Adèle Bloom » de Franck Harscouët, mise en scène de l’auteur; avec Armelle Deutsch, Sophie-Anne Lecesne, Laura Elko et Philippe d’Avilla.


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