Bonjour à tous !
Aujourd’hui je vais vous parler autant de théâtre que de littérature car L’Écume des Jours, le célèbre roman de Boris Vian, sera le sujet de cette chronique. Ce roman culte foule depuis quelques mois les planches du Théâtre du Lucernaire, interprétée par La Compagnie Les Joues Rouges; avec (en Alternance;sur scène le soir de ma venue) : Claudie Russo-Pelosi (qui signe également l’adaptation et la mise en scène), Sara Belviso, Lou Tilly, Léa Philippe, Émilie Le Néouanic, Aurore Streich, Marie Jouhaud, Loue Echalier, Baptiste Hérout, Ethan Oliel, Charles Garcia, Stéphane Piller, Adrien Grassard, Quentin Bossis et Aurelien Raynal.

L’Histoire : Colin (Baptiste Hérout) veut tomber amoureux ! Tout comme son meilleur ami Chick (Charles Garcia), ingénieur sans fortune et fan inconditionnel de Jean-Sol Partre, qui est amoureux d’Alise (Claudie Russo-Pelosi); et Nicolas (Stéphane Piller), le nouveau cuisinier de Colin; qui n’est pas insensible au charme d’Isis (Émilie Le Néouanic). Un soir, lors d’une soirée chez Isis; Colin fait la connaissance de Chloé (Lou Tilly), et c’est le coup de foudre. Malheureusement, immédiatement après leur mariage; Chloé tombe malade et selon le médecin, Le Docteur Mange-Manche (Adrien Grassard); le diagnostic est formel : Chloé a un nénuphar qui pousse dans le poumon droit. A partir de là; le malheur ne fera que toucher tout ce petit monde, sous l’œil et les doigts du créateur de l’histoire (Quentin Bossis) et d’une pianiste (Marie Jouhaud)…
Mon Avis : C’est un exercice très compliqué d’adapter un roman aussi fort et aussi beau que L’Écume Des Jours sur scène; sans en perdre toute l’intensité émotionnelle des mots de l’auteur, ainsi que toutes les forces, faiblesses et fêlures des personnages principaux de cette histoire mélangeant amour, poésie, passion et drame. L’adaptation et la mise en scène signée Claudie Russo-Pelosi est absolument sublime; autant par sa fidélité aux moindres détails du roman, et au subtil mélange de réalité et d’onirisme; qui permet au public de voyager autant dans la réalité que dans l’imaginaire. Très belle idée également de rajouter dans son adaptation des chansons et textes de Boris Vian; tels que les célèbres Complainte du Progrès, J’suis Snob ou Fais Moi Mal, Johnny; ou d’autres moins connues comme son Ne Vous Mariez Pas Les Filles, Je Ne Voudrais Pas Crever ou bien Je Mourrais d’un Cancer De La Colonne Vertébrale; le tout interprété en live par les comédiens et par l’excellente Marie Jouhaud (en alternance avec Loue Echalier) au Pianocktail; mais aussi d’avoir chaque soir comme narrateur Boris Vian lui même (interprété ce soir là par Quentin Bossis) sur scène derrière sa machine à écrire, racontant l’histoire au fur et à mesure de son écriture.
La distribution découverte sur scène ce soir là donne toute la puissance et la vitalité de son talent et de sa jeunesse pour rendre vivant tout les personnages d’un des romans les plus célèbres du XXème siècle. Baptiste Hérout est un Colin d’une douceur, d’une émotion et d’une folie majestueuse, prêt à tout pour tomber amoureux et puis prêt à tout pour sauver celle qu’il aime, quitte à se ruiner; Lou Tilly incarne une Chloé, incarnation vivante de la chanson de Duke Ellington; tout en douceur, vie et tendresse, avec une fragilité reflétée jusque dans son regard et le moindre de ses gestes. Charles Garcia campe un Chick survolté, courant et sautant en permanence tel un Zébulon, sortant sa guitare électrique dès qu’il le peut, et fan inconditionnel de Jean-Sol Partre; allant jusqu’à se ruiner pour celui qu’il considère comme son maître, quitte à perdre celle qu’il aime plus que tout; Claudie Russo-Pelosi est une Alise amoureuse tout en douceur et prête à tout pour protéger son homme, y compris contre lui même et sa vénération pour Jean-Sol Partre. Stéphane Piller enchaîne à la perfection les rôles de Nicolas, cuisinier de Colin et oncle d’Alise et Jean-Sol Partre, le grand penseur et philosophe, entre autres; Emilie Le Néouanic nous offre une « tornadesque » Isis, seul personnage principal ayant un nom de famille, et appartenant à la haute bourgeoisie; celle qui permet la rencontre de Colin et Chloé. Et Adrien Grassard clôt avec brio cette distribution en interprétant le complètement fou professeur Mangemanche, sommité de la médecine accro au camembert, aux mimiques très prononcées et aux phrases longues et sans queue ni tête; à mi-chemin entre Edouard Baer et Ace Ventura !

Il ne vous reste plus que quelques jours pour venir applaudir ces excellents comédiens donnant tout leurs talents au service de la littérature. Venez passer un instant de douceur, de musique, de drame et d’amour avec ces personnages ayant existé; puisque l’auteur les a inventé de toute pièce…
« L’Écume Des Jours » de Boris Vian; adaptation et mise en scène de Claudie Russo-Pelosi, avec (en alternance) : Aurélien Raynal ou Quentin Bossis, Loue Echalier ou Marie Jouhaud, Ethan Oliel ou Baptiste Hérout, Lou Tilly ou Léa Philippe, Charles Garcia, Claudie Russo-Pelosi ou Sara Belviso, Stéphane Piller, Émilie Le Néouanic ou Aurore Streich et Adrien Grassard. Au Théâtre Le Lucernaire du Mardi au Samedi à 21h et Le Dimanche à 18h; jusqu’au 12 Mars.
Réservation : https://www.lucernaire.fr/theatre/lecume-des-jours-2/
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